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Au revoir Véronique!

Déclaration de la députée de Joliette, Véronique Hivon, le 21 avril 2022

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Depuis ma première élection à titre de députée de Joliette, le 8 décembre 2008, je me suis levée chaque matin en souhaitant d’abord une chose : être à la hauteur de la confiance que les gens d’ici ont mise en moi.

Et je veux vous dire, à vous, gens d’ici, merci de cette confiance, renouvelée à quatre reprises, de ces complicités, de ces relations si riches que nous avons tissées et surtout de toutes ces réalisations que nous avons accomplies… ensemble. J’espère que vous savez qu’à travers tout ce que j’ai fait, il y avait de vous.

C’est précisément forte et reconnaissante de ces liens étroits que je vous annonce qu’après une longue et profonde réflexion, j’ai pris la difficile décision de ne pas solliciter un 5e mandat l’automne prochain.

Je fais ce choix à un moment où ma flamme et ma combativité sont toujours bien présentes. Mais où elles sont accompagnées d’un besoin devenu irrépressible de trouver un espace de liberté et un espace de normalité. Cela m’amène à faire un pas de côté pour pouvoir les mettre à profit, d’une autre manière. Une manière qui permettra un meilleur équilibre entre action et réflexion, une manière qui sera faite d’un peu plus de recul face à « la bulle », une manière faite de nuances et d’un peu moins d’instantanéité, moins rythmée par une succession d’événements quotidiens, aussi nombreux qu’imprévisibles, bien que souvent passionnants, et qui pourra s’éloigner de certaines figures imposées. Aussi, en quelque sorte, d’exister en-dehors de la politique.

Voilà donc, simplement résumé, où ma réflexion des derniers mois m’a invariablement conduite. Pour ceux et celles qui tenteraient d’extrapoler un lien entre ma décision et notre position dans les sondages, ou avec le résultat dans Marie-Victorin, sachez qu’il n’y en a pas. Les sondages ne m’ont jamais fait peur. D’ailleurs, j’en ai fait mentir plusieurs à la dernière élection, ici, dans Joliette. Et quant à Marie-Victorin, ma décision était arrêtée et connue de mon chef plusieurs semaines avant l’issue du scrutin. Si je ne l’ai pas communiquée publiquement avant, c’était simplement pour ne pas créer de possible interférence dans la campagne que nous menions.

Je quitterai donc en octobre, après 14 ans, exactement comme je m’étais fait la promesse de le faire, lorsque je me suis lancée en politique : sans une once de lassitude ou de désabusement, en complétant même un mandat de plus que les deux ou trois que j’envisageais alors, tout au plus. Fidèle aussi à ma volonté de toujours savoir me remettre en question et d’être en recherche constante de moyens nouveaux de faire atterrir, dans cet univers si unique de la politique et de l’Assemblée nationale, des changements qui m’apparaissaient essentiels, autant sur le fond des choses que sur la forme.

Et j’ai apprécié, malgré tous les défis et les contraintes qui y sont inhérents, chaque minute de cette fonction, assurément la plus belle qui soit pour quelqu’un qui veut changer les choses.

J’ai d’ailleurs envie de dire à tous ceux et celles qui doutent de l’action politique, qui croient que la politique est figée, qu’au contraire, il est possible de la faire bouger et évoluer! Avec confiance, ouverture, persévérance et un engagement indéfectible envers l’intérêt supérieur des citoyens, en s’élevant lorsqu’il le faut au-delà des fameuses lignes partisanes, on peut réussir bien des choses, surtout si on reste fidèle à soi-même, à ses convictions et qu’on ne perd jamais de vue les objectifs fixés.

Chaque fois que quelqu’un m’a dit que je lui redonnais confiance en la politique, c’était la plus belle tape dans le dos que je pouvais recevoir. Parce que cela confirmait que ce que je faisais avait un sens et que l’on pouvait faire reculer le cynisme, ce cynisme si néfaste lorsque l’on croit à l’urgence de reconnecter les gens à leurs institutions, à l’importance qu’ils se sentent impliqués dans leur démocratie et dans des projets collectifs.

J’encourage donc le plus grand nombre à reprendre ce flambeau du changement de la politique de l’intérieur. Les Québécois seront à vos côtés; ils le souhaitent tellement.

D’ailleurs, je compte demeurer bien présente pour la relève du Parti Québécois, qui regorge d’énergie et de talents, dont bien sûr ici à Joliette et ce, avant, pendant et après la prochaine élection. Grâce à « ma » présidente, Thérèse Chaput, et aux précieux membres de mon exécutif, et à tous les autres membres et bénévoles qu’ils savent mettre en mouvement, je laisse une instance en pleine santé, avec un nombre de militants impressionnant et des finances solides, qui permettront à une prochaine candidature d’être magnifiquement bien appuyée.

Une présidente qui arrive en poste en même temps qu’une nouvelle députée et qui reste aux commandes pendant 14 ans, c’est un exploit. C’est d’autant plus un exploit quand elle est engagée passionnément et qu’elle réussit à atteindre tous les objectifs qu’elle se donne et qu’on lui donne, dans la bonne humeur et la collégialité, en allant chercher le meilleur de chacun. Merci à tous les membres de cet incroyable exécutif qui ont justement offert le meilleur d’eux-mêmes, les membres du début de l’aventure comme les plus nouveaux, qui connaissent leur importance dans ma vie.

Je pense à Robert, qui m’a accueillie à bras ouverts et dont les bons conseils ne se sont jamais démentis; à Pierre, Sylvie, Nathalie et Éloïse, qui étaient là aussi, au tout début, et pour cette dernière, toujours là en 2022; à Jacqueline, Monique, Claire, Andrée, Jocelyn et Marcelle pour leur dévouement envers les membres et pour le financement; à Denis et Laurent, pour leurs tâches exigeantes de trésorier et d’agent officiel, sans oublier les chers vice-présidents Raphaël et Pascal et les tout aussi engagés Daniel, Anick, Éliane et Claudia, comme les derniers arrivés Lorie, Dave, Éric et Gabriel.

Comme je leur ai souvent dit, ils constituent, mon camp de base, ce filet de sécurité, qui me permet de me lancer et de me déployer au nom des idéaux que nous partageons, pour construire et mener tous ces combats et ces réformes qui nous tiennent tant à cœur.

Je suis particulièrement fière de certaines avancées sociales que j’ai portées et que j’ai réussi à voir se concrétiser en co-construction avec la population. Je pense à la Loi sur les soins de fin de vie et bien sûr à l’aide médicale à mourir, à la création des tribunaux spécialisés en matière de violence sexuelle et conjugale, à la première Politique nationale de lutte contre l’itinérance, à l’égalité de traitement pour les parents adoptants en matière de congés parentaux, à l’implication pour la levée du délai de prescription pour les poursuites civiles liées aux agressions sexuelles, à un meilleur financement et soutien pour les activités valorisantes et stimulantes pour les personnes de 21 ans et plus qui vivent avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, à la bataille pour la sécurisation culturelle des nations autochtones et au soutien accru au milieu communautaire.

Sur le plan local, ce soutien au milieu communautaire a toujours été aussi pour moi une priorité, comme l’appui au milieu des arts avec le nouveau Musée d’art de Joliette, le nouveau Centre culturel, le Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies et le lancement de la future Maison René-Charrette du Festival de Lanaudière. Je me suis aussi beaucoup investie en famille et en éducation, avec la concrétisation de plusieurs nouvelles écoles et CPE, la construction du Centre multisports et l’avènement d’une desserte universitaire de plus en plus diversifiée à Joliette. Je pense aussi aux cérémonies d’accueil des nouveaux arrivants, une de mes activités annuelles préférées, et à leur accompagnement avec le CRÉDIL, à la bataille menée pour l’équité du financement en santé et services sociaux, pour la région, laquelle s’est soldée par des investissements nettement accrus, et la sécurisation de la route 158. C’est sans compter les projets sur lesquels je travaille toujours en espérant les voir aboutir prochainement, comme une maison de soins palliatifs, le Nouveau Centre d’amitié autochtone et les projets d’habitation communautaire Amélie Fristel et Pax Habitat.

À travers tout cela, le plus important aura toujours été l’aide directe aux citoyens, particulièrement aux plus vulnérables d’entre eux, une aide qui constitue le fondement de toute notre action.

« Notre » action, en effet, car sans mon équipe de circonscription, rien n’aurait été possible. Ils ont été littéralement mon prolongement, en complète synergie avec moi dans nos efforts pour améliorer la vie des gens, sous toutes ses formes et dans toutes ses sphères. Je leur dois tellement, comme leur doivent les citoyens, les organismes et les projets pour lesquels nous avons pu faire une différence. Merci donc à mes extraordinaires bras droit (et gauche!) actuels, Valérie Roy et Gino Latendresse, à l’irremplaçable Pascale Sévigny, à la dévouée Annie Laurier mais aussi aux indéfectibles alliés de la toute première heure, Alexandre Martel, avec qui tout ça a démarré, Stéphanie Drainville, Nathalie Battershill, puis Guillaume Denommée et Mélanie Jacques. Salutations à ceux et celles qui auront donné un coup de main plus ponctuel comme Raphaël Desroches, Sonia Brissette, Mathieu Marsolais, Stéphanie Malo et Marie-Christine Dozois. Et pensées reconnaissantes à mes chers acolytes de l’aventure ministérielle : Monique Richard, Claudie Morin, Marie-Joëlle Carbonneau, Laurie Comtois et Daniel Michelin.

Merci aussi bien sûr à ma première cheffe et notre première Première ministre, Pauline Marois, de m’avoir confié des responsabilités importantes dès mon arrivée, d’abord dans l’opposition, puis au sein de son conseil des ministres, et aux autres chefs du Parti Québécois avec qui j’ai servi et qui m’ont tous démontré une grande confiance, Pierre-Karl Péladeau, Jean-François Lisée et Paul St-Pierre-Plamondon, auprès de qui je demeurerai bien sûr pleinement engagée jusqu’au tout dernier moment de mon mandat. Merci à mes redoutables et inspirants collègues députés, à la valeureuse équipe de notre aile parlementaire, ainsi qu’aux dynamos de l’exécutif national avec qui j’ai le bonheur de siéger depuis près de cinq ans. Petit clin d’œil aussi à l’équipe de Jean-Talon de 2007 et aux Hivonistes. Ils se reconnaîtront.

Merci, en terminant, à ma famille et à mes amis. Au premier chef, à mon mari, Jacques, qui a toujours cru en moi et à ma place en politique, même parfois plus que moi, et qui a permis à notre folle vie de pouvoir exister, en extraordinaire et généreux équilibriste qu’il est. Merci à Paul et Louis pour leur affection si essentielle, et merci à toi Iris, ma puce, qui es entrée dans ma vie à peine 10 jours après que j’aie été élue pour la première fois et qui as donc toujours dû partager ta mère avec plein de gens, plein de causes, plein d’événements, plein de déplacements! Qui as dû composer aussi avec une mère qui apprenait à la fois à être mère et à être députée. Merci d’être aussi formidable. J’espère que tu comprendras un jour que si j’ai fait tout ça, c’est aussi un peu beaucoup pour toi, pour que tu sois fière de moi mais aussi pour que tu sois fière du Québec dans lequel tu grandis.

Un Québec que je nous souhaite humain et humaniste, ancré dans ses assises sociales-démocrates et convaincu de la nécessité de toujours miser sur l’égalité des chances. Et surtout, un Québec qui se fera un jour assez confiance pour se dire oui, pour aller au bout de lui-même et pour permettre à son monde, toutes générations, toutes régions, toutes origines unies, de se rencontrer autour du plus beau projet qui soit, celui de se donner un pays à l’image des gens qui le composent, des gens fiers, ouverts, généreux, créatifs et résilients, des gens pour qui tout est possible.

Pour cela, et pour tant d’autres choses porteuses de sens, je serai toujours là, combative et engagée.

Juste un peu différemment.

On continue!

Tu as tous mes appuis pour la suite des choses, Merci Véronique

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